Moufida Fedhila

L’espace n’est qu’un « horrible en dehors-en dedans » que Moufida Fedhila explore sans relâche. Des espaces entre-deux où des problématiques cruciales se jouent et s’accentuent. Interrogeant les relations qui existent entre les corps et l’espace, les lieux qu’ils traversent, entre présences et absences.

Il est question de « l’inhabitable » tel qu’il est explicité par Georges Perec : « L’architecture du mépris et de la frime […] l’étriqué, l’irrespirable […] le parqué, l’interdit, l’encagé, le verrouillé. »

En invitant des personnes rencontrées à un exercice complexe par la seule phrase « dessine-moi le monde de mémoire », l’artiste les initie à une poétique de l’exploration, à la critique des espaces réels représenté et vécu.

Entre simplification extrême des continents, symbolisation du monde et un travail de détail du tracé, le résultat final est une accumulation de visions, de souvenirs et de conceptions à chaque fois différentes. 

 

[1] PEREC, Georges. Espèces d’Espaces. Paris : Galilée, 2000, p.176.

 

Par Julie Crenn

 

"Space is only a "horrible outside-inside" that Moufida Fedhila explores unabated. In-between spaces where crucial issues are played out and are growing.

She examine the relations which exist between bodies and space, places which they cross, between presences and absences

It is about the materialization of the "uninhabitable" as explained by Georges Perec: "The architecture of contempt and show off [...] the narrow, the stifling [...] the parked, the prohibited, the caged, and the locked." [1]

By inviting, people she met in a complex exercise by the only sentence "draw me the world from memory", the artist introduces them to a poetics of the exploration, to a criticism of the real, the represented and the lived  spaces.

Between extreme simplification of continents, symbolizing the world and a detailed work of the delineations, the end result is an accumulation of visions, memories and designs different each time. 

 

[1] PEREC, Georges. Espèces d’Espaces. Paris : Galilée, 2000, p.176.

 

By Julie Crenn